L’objectif majeur du Gouvernement est que les personnes en situation de handicap puissent exercer leur choix librement, de manière autonome et éclairée, comme le prévoit la loi n° 2005‑102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap.

Lorsque l’on parle d’accessibilité du bureau de vote, la première chose qui vient à l’esprit est de faciliter le processus de vote aux personnes à mobilité réduite ou en fauteuil roulant.

Or, le handicap concerne également les personnes en déficience visuelle, auditive ou mentale ou diminuées dans leur capacité de mouvements.

Autant de paramètres à prendre en compte dans l’aménagement de votre bureau de vote.

Si le code électoral prévoit quelques dispositions afin de rendre accessible le processus électoral aux personnes en situation de handicap, il mérite cependant d’être enrichi de conseils destinés à faciliter cet acte pour tous.

Nous avons réuni plusieurs éléments afin de vous aider dans la démarche d’accueil de personnes en situation de handicap au cours de l’exercice de leur devoir citoyen : comment rendre ce protocole facile et intuitif, comment s’adapter à leurs besoins, comment adopter les reflexes nécessaires tout en respectant le cadre sanitaire, quel matériel utiliser ?

Pour votre confort, nous avons établi la check-list qui vous permettra de ne rien oublier des aménagements indispensables à l’accueil de tous vos concitoyens.

Vous trouverez également en téléchargement le Memento pratique à l’usage des organisateurs des scrutins . Disponible sur le site solidarites-sante.gouv.fr, ce document très complet a été réalisé en collaboration avec de nombreuses associations représentatives de personnes handicapées qui ont permis de n’omettre aucun type de handicap dans les conseils prodigués afin de rendre accessible votre bureau de vote en considérant tant l’espace extérieur que l’espace intérieur. Y figurent l’ensemble des articles législatifs rappelant les obligations auxquelles doit répondre le Président du bureau de vote mais également de précieux conseils d’agencement et conseils comportementaux.  

Nous vous faisons ici un condensé des principaux comportements à adopter face à une personne en situation de handicap tout en vous incitant à la lecture de ce document indispensable :

Des conseils simples mais importants à mettre en œuvre vous permettront de communiquer avec une personne en situation de déficience auditive, même si elle signe alors que vous ne connaissez pas la langue des signes. Suivez tout simplement les recommandations suivantes :

Se comporter avec une personne déficiente auditive

  • Soyez attentif au fait que l’on pointe son oreille du doigt et que l’on secoue la tête pour repérer les personnes atteintes d’un handicap auditif.
  • Assurez-vous que la personne vous regarde avant de commencer à lui parler ; bien se placer en face d’elle.
  • Choisissez un endroit calme où votre visage est éclairé.
  • Ne criez pas et parlez clairement à un rythme modéré tout en articulant sans exagération.
  • Faites des phrases courtes et utilisez des mots simples.
  • Reformulez plutôt que de répéter une phrase non comprise.
  • Accompagnez vos paroles de gestes simples et d’expressions du visage.
  • Assurez-vous que la personne a bien compris par un signe ou une parole brève.
  • Les personnes sourdes ou malentendantes entendent avec les yeux : ne parlez pas en tournant le dos à votre interlocuteur.
  • Restez patient même si on vous demande de répéter plusieurs fois la même chose.
  • N’hésitez pas à présenter un carnet avec un crayon si la personne sait lire et écrire.
  • Ne soyez pas surpris si une personne sourde vous répond ; contrairement aux idées reçues, être sourd n’induit pas nécessairement d’être muet.
  • Pour orienter ou aider une personne avec un handicap auditif, placez-vous à côté d’elle et indiquez par des gestes clairs le chemin à suivre ou le lieu à atteindre.
  • En cas de signal d’alarme ou d’information (notamment dans les lieux publics), veillez à lui transmettre les informations de façon adaptée et rapide.
  • Ne parlez pas la bouche pleine ou en mastiquant.

En cas de besoin, sachez qu’il existe deux applications disponibles sur votre smartphone : l’une s’appelle Elix et l’autre Spread The Sign. Ces applications vous permettent d’écrire un mot ou une expression pour en avoir la traduction visuelle en langue des signes. Un outil bien appréciable en cas de nécessité face à une personne ne comprenant que la langue des signes.

Se comporter avec une personne déficiente visuelle

Les personnes malvoyantes voient leur environnement avec leurs autres sens (toucher, ouïe, odorat).

Une idée reçue consiste à penser que pour communiquer avec un malvoyant, il faut forcément recourir au braille. Or, un faible pourcentage de malvoyants maitrise cet alphabet ou est capable de le lire. Une démarche donc aussi coûteuse qu’inutile.

  • Pour attirer l’attention d’une personne malvoyante, appelez-la par son nom, sinon elle ne peut savoir que vous vous adressez à elle.
  • Présentez-vous, elle ne reconnaît pas forcément votre voix.
  • Ne l’attrapez jamais par le bras sans prévenir. Laissez-la, elle-même, poser sa main sur votre bras ou votre épaule.
  • Pour un trajet, demandez toujours si la personne souhaite être guidée ou non. Si oui, souhaite-t-elle prendre votre bras ou être guidée à la voix ? Chacun a ses préférences.
  • Pour l’aider à s’asseoir, guidez-la vers le siège et décrivez-le (tabouret, fauteuil, etc.). Placez sa main sur le dossier et laissez-la faire.
  • Dans un endroit familier, ne changez jamais les objets de place sans la prévenir et ne laissez jamais une porte entrouverte.
  • Dans un lieu nouveau, faites-la visiter et décrivez les pièces.
  • Si la personne est accompagnée d’un chien guide, abordez-la par le côté opposé au chien. Ne touchez ni la laisse, ni l’animal qui ne doit pas être distrait de son travail.
  • Prévenez la personne quand vous la quittez, sinon elle parlera dans le vide sans savoir qu’elle est seule.

Se comporter avec une personne à mobilité réduite

De nombreux handicaps conduisent à se déplacer en fauteuil.

  • Placez-vous tant que possible à la hauteur de la personne, vous établirez ainsi une relation d’égalité.
  • En déplacement, demandez-lui si elle souhaite que vous poussiez son fauteuil. La plupart des handicapés en fauteuil se déplacent sans aide.
  • Marchez à côté du fauteuil, comme si vous marchiez à côté d’une personne valide.
  • Si vous devez pousser le fauteuil, faites-le doucement en évitant les mouvements brusques. Dites à la personne si vous n’avez pas l’habitude et demandez-lui des conseils pour bien faire.
  • Avec une personne atteinte de graves troubles moteurs : ces personnes n’ont pas la capacité de maitriser leurs corps et sont souvent affectés de mouvements incontrôlés. Si certains d’entre eux ont aussi des problèmes de déficiences intellectuelles, ce n’est pas le cas de tous.
  • N’ayez pas peur, ces personnes ont souvent envie de rencontre, mais ne peuvent pas toujours vous le faire savoir.
  • Demandez de quelle façon entrer en contact (toucher, paroles, yeux, écriture).
  • Soyez naturel et simple. Parlez sur un ton normal.
  • Avec une personne qui s’exprime difficilement : certaines personnes peuvent avoir une élocution difficile, du fait d’un handicap moteur cérébral ou de séquelles d’un traumatisme crânien. Leur intelligence n’est pas altérée.
  • Parlez normalement et laissez à la personne le temps de vous répondre.
  • Adressez-vous à la personne directement et non à son accompagnant. Ce dernier saura s’il doit intervenir dans la conversation.

Se comporter avec une personne en déficience mentale

Il existe différents handicaps mentaux. Les troubles psychiques ne sont pas visibles, cependant, certains comportements doivent attirer l’attention tels que des réactions inadaptées au contexte (foule, file d’attente, pièces fermées, bruit intense…), un stress important non maîtrisé, un raisonnement très rigide, des gestes incontrôlés, une difficulté à communiquer, un repli sur soi, un état dépressif ou des dérèglements alimentaires…Intéressez-vous aux capacités et aux ressources de la personne et ne vous bornez pas à ses limites.

  • Soyez simple et patient.
  • Parlez normalement en utilisant des phrases courtes, évitez les détails, exprimez-vous clairement.
  • Utilisez le mode affirmatif et le présent, évitez les longs discours. Restez concret.
  • Ne manifestez pas d’impatience, restez attentif et disponible.
  • Laissez à la personne le temps de comprendre et de réagir. Veillez à ce qu’elle s’exprime jusqu’au bout.
  • Répétez les consignes ou informations plusieurs fois. Assurez-vous que la personne a compris.
  • Certaines personnes sont lentes à comprendre, laissez-leur le temps de réagir ou de s’exprimer.
  • Ne soyez pas surpris par les marques d’affection qu’on vous témoigne (tutoiement, contact physique, embrassade). Ces manifestations sont des modes de communication.
  • Dites bonjour, présentez-vous si c’est la première rencontre.
  • Approchez-vous tranquillement, ne parlez pas trop fort, la plupart des personnes handicapées entendent très bien.
  • Parlez normalement avec le vocabulaire de tous les jours, y compris pour les mots du handicap mais faites attention aux termes réducteur ou blessants : parlez de « personne en situation de handicap » et non « d’infirme » ou « d’invalide ».
  • Dites toujours à la personne ce que vous faites ou allez faire.
  • Avant de l’aider pour quoi que ce soit, demandez-lui si elle souhaite votre aide.
  • Soyez patient. Ne bousculez pas la personne, même si elle est lente à répondre à vos sollicitations.
  • Soyez attentif. Ecoutez toujours ce que la personne vous dit.

N’oubliez pas que le porte du masque obligatoire exclut les personnes en situation de handicap munies d’un certificat médical à cet effet : le décret du 29 octobre précise ainsi que « les obligations de port du masque (…) ne s’appliquent pas aux personnes en situation de handicap munies d’un certificat médical justifiant de cette dérogation et qui mettent en œuvre les mesures sanitaires de nature à prévenir la propagation du virus ».